Retour à la normale

Ce mois-ci la folle augmentation de mon stash prend fin avec un gain timoré de CHF 3,883 pour août. Après, on reste sur une augmentation très correcte, on frôle les CHF 4k, ce qui n’est pas rien non plus!

Taux d’épargne

En ce qui concerne mon taux d’épargne, il se situe à un très bon 60.33%! Je n’ai pas fait de folie au niveau des dépenses mis à part au niveau des repas pris à l’extérieur pour un montant de CHF 275. 

Ce que je vais dire est assez fou, mais j’atteins les 60% de taux d’épargne sans forcer du tout. Je vais manger au resto si ça me chante, si j’ai envie de faire une activité en particulier je la fais, bref je n’ai pas vraiment l’impression de me restreindre et pourtant j’atteins les 60% (pre-tax).

Mais comment est-ce donc possible que ce soit si facile? La réponse est très simple, j’ai modelé mon environnement de telle sorte à minimiser les 3 plus grosses dépenses d’un ménage:

Logement: je paie CHF 450 de loyer (cela va changer dans les prochains mois).

Transport: je n’ai quasiment pas de frais de ce côté-là. 

Nourriture: mes dépenses liées à la nourriture restent relativement faibles, malgré 2-3 excès sur les restos.

Si l’on a ces 3 postes de dépenses bien en mains, 75% de nos finances sont sous contrôle. Minimiser ces 3 postes devrait être une absolue priorité!

Il ne faut pas non plus négliger le reste des dépenses mais notre attention doit dans un 1er temps être portée sur les frais de transport, de logement et de nourriture. D’ailleurs si vous le souhaitez, je pourrais écrire un article entier à ce sujet, « comment optimiser le big 3 ».

Bref, dans ma situation actuelle les 60% est un objectif réaliste, même si la fin d’année s’annonce pleine de rebondissements!

Allocation d’actifs et réflexions

Comme vous le constaterez, une très (trop!) grosse partie de ma fortune dort sur mes comptes courant et épargne. 

Ce n’est pas forcément une volonté de ma part car je sais ce que coûte le fait de ne pas investir… La meilleure décision que je pourrais prendre financièrement serait, selon la doctrine, de prendre toute mon épargne et de l’investir d’un coup dans le marché. Mais voilà, je n’arrive pas à m’y résoudre et je souhaite donc partager avec vous mes doutes et mes réflexions à ce sujet:

Le marché

Un des gros points d’interrogation ces derniers temps pour moi est le fait que le marché est cher… très cher même!

Le PE Shiller est un ratio qui met en rapport le prix du marché (ou d’une entreprise) sur ses bénéfices lissés sur 10 ans. On évite donc les effets cycliques du marché et on obtient un indicateur plus fiable de la valorisation des marchés.

Comment interpréter ce graphique?Le PE Shiller actuel est de 30.14, la moyenne étant à 16.65. Le marché est donc valorisé à presque 2x sa moyenne! Deuxième observation: les fois où l’on a passé les 25, ça s’est fini dans le sang 😀 

La valorisation du marché me fait donc dire que ce n’est peut être pas la meilleure des idées de balancer mon stash maintenant dans cette merveilleuse machine.

MAIS…

Cette vision n’est pas forcément juste à 100% et des contre arguments viennent apaiser mon esprit paranoïaque.

Tout d’abord on constate que le PE Shiller augmente sur le long terme et c’est selon moi partiellement expliqué par: 

1. l’évolution de la définition comptable des bénéfices (avec des changements significatifs ces 10 dernières années des normes comptables GAAP et IFRS) qui tirent les profits vers le haut. 

ET

2. par le fait que la demande en investissements a considérablement augmenté ces dernières années, tout le monde a désormais accès aux marchés financiers, ce qui tire la demande et donc le prix vers le haut.

Donc comparer le ratio actuel avec sa moyenne sur les dernières 120 années a assez peu de sens, beaucoup de choses ont changé et investir seulement quand on est vers la moyenne c’est prendre le risque de manquer le train… MAIS le marché est quand même trop haut à mon goût. Certes, la chute ne sera peut être pas aussi apocalyptique qu’un retour vers 16 (50% de pertes) mais le rendement espéré ces 5-10 prochaines années reste faible. Pourquoi donc prendre ce risque?

Les alternatives

Il y a plusieurs alternatives aux marchés financiers que j’étudie sérieusement. Petit florilège des pistes que j’explore ces derniers temps :

Achat immobilier de rendement en Suisse: Les taux sont au plus bas alors j’y songe un peu… mais « Dio mio » que les prix à l’achat sont chers! Les rendements sur du locatif sont minuscules en Suisse si on ne néglige pas les aspects fiscaux. A moins de trouver la perle rare à un prix défiant toute concurrence, je ne vais pas m’amuser à tenter de concurrencer les caisses de pension qui injectent massivement de l’argent dans les immeubles locatifs et qui mettent la pression sur les prix des loyers.

Conclusion: Je vais continuer à regarder mais la fiscalité immobilière en Suisse n’est pas très accommodante pour les personnes physiques, le revenu locatif étant ajouté au revenu global. Taux marginal quand tu nous tiens!

Achat immobilier résidence principale en Suisse: Les taux sont bas et le loyer de l’argent est donc très bas pour les propriétaires. C’est tentant, mais le prix des logements neufs dans la région de Fribourg ou de Lausanne sont prohibitifs. Il y a quelques appartements qui m’intéressaient un peu, mais c’est encore trop cher. Toutefois, je ne suis pas fermé à l’idée d’acquérir une résidence principale dans le futur. Le combo bien immobilier vieux + rénovations pourrait être intéressant, mais il faut vraiment tomber sur une opportunité pour que cela en vaille le coût d’opportunité (du capital investi). Si vous souhaitez acheter votre résidence principale, ne négligez pas le coût d’opportunité!

Conclusion: Je reste aux aguets en espérant tomber sur une opportunité. Je ne suis pas foncièrement pour l’achat immobilier, mais avec un financement malin minimisant le coût d’opportunité et une stratégie intelligente, cela pourrait être intéressant. Donc oui mais pas à n’importe quel prix.

Achat immobilier à l’étranger: J’ai une manie en vacances, je fais du lèche vitrine d’agences immobilières 😀 Ce qui rend Ms RTF complètement folle! Bref, je vous la fais courte, j’envisage d’acheter un bien immobilier à l’étranger pour en faire un AirBnB et l’utiliser par la même occasion comme appartement de vacances auto-financé. L’Italie et le Portugal sont les 2 pays qui ont mes faveurs mais les règles de financement italiennes, certains aspects fiscaux et (surtout) la prudence légendaire de Ms RTF, ont pour l’instant refroidi mes ardeurs. Je trouve le ratio revenu locatif/prix du bien beaucoup plus attrayant qu’en Suisse et l’idée d’un logement de vacances auto-financé séduisante. Par contre, le financement pose souvent problème avec des vilaines conditions d’accès au crédit hypothécaire pour les étrangers, sans parler des conséquences fiscales en Suisse.

Conclusion: Peut être bien que je ferai les soldes lors de la prochaine crise pour développer cette idée qui me trotte dans la tête depuis un certain temps, mais pour l’instant je ne suis pas tombé sur une affaire qui en vaille à 200% la peine.

Morale de toutes ces réflexions

Si tout est cher, c’est peut être parce que je suis devenu un gros radin… A méditer aussi!

Je pense qu’après mûre réflexion, je vais investir une somme fixe mensuelle en actions et laisser le reste en cash. Le rendement espéré sur les actions ne me satisfait pas pleinement et l’immobilier n’est pas assez attrayant pour l’instant. Je vais me construire un petit trésor de guerre et rester à l’affût des soldes (crises) ou des bonnes affaires.

Il faut que j’apprenne à mieux gérer la « souffrance mentale » de rester sur le côté pendant que le marché monte.