Ma vision et ma quête de la FIRE

Il y a quelque temps, j’ai été interviewé par la NZZaS et également donné une interview pour l’émission “On en parle. Lors de ces entretiens, les deux journalistes m’ont questionné sur ma vision de la FIRE et sur le sens de ma démarche. Bien que ma philosophie transparaît dans mes articles, je me suis rendu compte que je n’avais pas forcément pris le temps de te la partager dans un article. 

Aujourd’hui, je répare cette injustice et souhaite t’expliquer ce qu’est la FIRE et ce qu’elle représente pour moi 😀

Ma définition de la FIRE

Que veut dire FIRE? Financial Independence, Retire Early (FIRE) donc en français Indépendance financière et retraite précoce. Voilà mes définitions de ces deux termes:

L’indépendance financière: état dans lequel se trouve une personne possédant suffisamment d’argent pour vivre, sans avoir à travailler pour couvrir son niveau de dépenses.

Retraite précoce: état dans lequel se trouve une personne ayant arrêté de travailler bien avant l’âge légal de la retraite et qui peut couvrir son niveau de dépenses.

Personnellement, ce qui m’intéresse le plus c’est l’indépendance financière. C’est peut-être naturel, car cela ne fait que 4 ans que je suis pleinement entré dans la vie professionnelle et je n’ai pas encore été consumé à petit feu par des décennies de stress. Rassure-toi, j’ai déjà eu mon lot de négatif au travail quand même, mais je ne suis pas passé par un burnout ou une dépression.

J’ai tendance à penser que tout une partie des personnes sensibles à la FIRE sont les écorchés de la vie professionnelle. Plus qu’une recherche du bonheur, leur quête est caractérisée par une fuite de l’environnement professionnel qu’ils perçoivent comme toxique. Ils ont bien raison de chercher une porte de sortie plus heureuse. La réalité de nombreux salariés est dure (certains de mes proches peuvent en témoigner)

Pourquoi la FIRE?

Quand j’ai effectué mon premier stage pendant mes études, j’ai trouvé la vie professionnelle plutôt cool, mais je me suis quand même dit: “Ah ouais, ça va être comme ça pour les 40 prochaines années.”

Waouh, 40 ans! C’est une éternité! Cela m’a mis une grosse claque et j’ai pris peur.

Oui, 40 ans c’est énorme quand on a 24 ans!

Qu’est-ce qu’il se passe si je n’aime plus mon travail? Que se passe-t-il si les robots font mieux mon travail que moi (l’une de mes plus grosses angoisses en passant)? Et si je dois évoluer dans un environnement de travail toxique? Et en cas de burnout? Et si, et si et si!?

Franchement, je trouve angoissant de se retrouver au début de sa vie professionnelle et de devoir choisir un chemin sans avoir de certitude quant à sa destination. Il y a simplement trop d’incertitudes #ControlFreak!?

L’idée de l’indépendance financière m’a apporté un peu de réconfort vis-à-vis de cela et me permet de répondre à chacun de mes questionnements par: “Je ne subirai pas la situation, je peux décider!” Chaque CHF que j’épargne m’offre un peu plus de flexibilité dans ma vie, que ce soit au niveau professionnel ou personnel.

En fait, j’aspire à une forme de liberté,  la liberté de redevenir maître de mon temps.

Je rêve de pouvoir me libérer totalement de la contrainte financière dans ma vie, de pouvoir baser mes décisions sur autre chose que l’aspect financier et ensuite le reste.

Aujourd’hui, j’ai un loyer à payer, un frigo à remplir et une vie sociale à entretenir. Tout cela a un coût et je suis obligé de gagner de l’argent pour vivre. Vivre est payant, c’est fou comme concept 😀 

Imagine une vie dans laquelle tu te réveilles le matin et tu as le choix de faire ce qu’il te plaît en sachant que tes dépenses sont couvertes. Waouh, cela doit être formidable! D’un coup, tu n’es plus dépendant d’un salaire pour vivre, mais tu peux profiter de ton temps comme tu le souhaites. Je ne parle pas de Yacht, de bouteilles de champagne ou d’une vie de château. Je te parle d’une vie simple, sans obligation de travail.

Attention tout de même, pour moi, l’indépendance financière n’est absolument pas un but en soi, mais elle s’inscrit dans ma quête ultime du bonheur. Je pense que c’est hyper important de le préciser!

Le jour où je serai indépendant financièrement, je ne serai pas forcément heureux. L’argent règle tous les problèmes financiers, mais les autres problèmes de la vie seront bien là à m’attendre sagement 😉 Je pense simplement que j’ai plus de chance d’être heureux à long terme si je m’éloigne de la contrainte budgétaire.

Le but c’est le bonheur, et l’une des composantes de ce bonheur est l’aspect financier de ma vie. Je me dois donc de maximiser mon bonheur quotidien en prenant en compte mes contraintes budgétaires.

Comment atteindre la FIRE?

Je pense qu’il y a trois aspects à la quête de la FIRE: générer des revenus, épargner et investir.

Il suffit donc de mettre en place un système qui nous pousse inexorablement dans la bonne direction. Honnêtement, je pense déjà avoir prouvé que le mien fonctionne et tu peux trouver un article qui le résume ici.

 

Revenus

Je pense que le piège avec la quête de la FIRE c’est de se focaliser uniquement sur la destination et de perdre de vue la route qui nous y conduit (d’où le nom de mon site!). Oui l’indépendance financière je la veux le plus vite possible, mais je me dois de maximiser mon bonheur également le temps du voyage.

En ce qui concerne les revenus, mon choix a été de choisir des activités professionnelles qui m’intéressent et qui me procurent du plaisir au quotidien. Je n’ai pas forcément toujours choisi le chemin le plus rémunérateur, mais j’essaie de me frayer une route entre perspectives professionnelles et vie privée épanouie. Pour l’instant, cette route se fait au travers du salariat et je pense qu’elle continuera ainsi. Je n’exclus pas pour autant un détour vers l’entreprenariat ou quelque chose d’un peu plus funky dans le futur.

Ma stratégie sur le début de ma carrière a été simplissime: choisir un travail qui me permet d’apprendre énormément de choses le plus vite possible. Je suis convaincu que cette approche portera ses fruits sur le long terme car elle correspond à ma personnalité. J’ai énormément de plaisir à apprendre de nouvelles choses et je pense qu’une fois que l’on a acquis une certaine expertise, il est temps de monétiser son savoir/ses compétences. Je te redis dans 5 ans si ce choix a été payant 😉

Epargner

Une idée fondamentale en laquelle je crois: passé un certain niveau de consommation, on aura beau consommer plus, on ne sera pas plus heureux.

L’exemple que je prends toujours pour illustrer cela est le fait que posséder une voiture contribue à mon bonheur jusqu’à un certain point. J’apprécie le fait d’être libre et de pouvoir me déplacer quand je le souhaite du point A au point B. Par contre, que cela soit en Mercedes, en Toyota ou en Fiat, cela ne me change rien. J’opterais donc pour la solution la moins chère car mon besoin basique de mobilité est déjà couvert.

Des exemples de ce mécanisme dans la vie il y en a des milliers.

Attention à ne pas tout percevoir selon le prisme de sa définition propre du bonheur. C’est quelque chose que je pourrais reprocher à beaucoup d’enthousiastes de la FIRE. Le fait que je n’accorde pas grande importance à la marque de ma voiture ne veut pas dire que c’est juste pour tout le monde. J’ai un ami fan de voitures depuis qu’il est enfant, c’est normal qu’il consacre une partie plus grande de son budget dans cette catégorie là que moi. Cela le rend foncièrement heureux! Pour Mrs RTF et moi c’est plutôt la catégorie vacances qui va prendre l’ascenseur 😀

Ce qui est chouette avec le bonheur, quand on l’inclut dans l’équation financière, c’est qu’il n’y a plus de juste ou faux, mais plutôt une seule et grande question qui se pose lors de la décision de dépenser de l’argent: est-ce que cela va me rendre un peu plus heureux?

Je pense que la maladie de notre société de consommation est de pousser les gens à dépenser leur argent selon le prisme de ce que la publicité projette comme idéal du bonheur. Qui se pose la question de si l’achat qu’il/elle est sur le point de faire va le rendre plus heureux? Malheureusement quasiment personne… J’ai l’impression que les gens claquent leur argent dans des biens de statut, qui en mettent plein les yeux à leurs amis/voisins/collègues. Ils vivent pour les autres, dans le regard des autres et dépensent donc leur argent pour les autres. On passe de la renault à la VW, pour finir en BMW ou si on a de la chance en Aston Martin 😀 Au final, toute ta vie tu auras 4 roues et un moteur, à quoi bon tomber dans le piège de l’inflation du niveau de vie?

Peu importe comment tu dépenses ton argent, fais-en sorte que chaque franc dépensé soit un franc heureux. Voilà ma philosophie!

Dès lors, tu peux me labelliser de frugal AOC, économe, frugaliste, radin, etc… Au final, je me considère simplement comme quelqu’un qui dépense son argent de manière consciente et qui garde toujours son bonheur en ligne de mire. J’essaie toujours de dépenser heureux et j’épargne le surplus, c’est aussi simple que cela.

Investir

Investir c’est mettre son épargne sous stéroïdes et lui permettre de faire plein de bébés. Là aussi, pas besoin d’avoir doctorat en ingénierie financière pour réussir ses investissements.

Une stratégie simple, mais bien implémentée sera toujours plus efficace qu’une stratégie composée de dizaines d’ETFs/actions qui sera trop compliquée à implémenter et entretenir sur le long terme. Je suis peut être redondant, mais qui a le temps de passer des heures à sur-optmiser son portefeuille pour gagner 0.01% de TER ou répliquer un ETF par 5 autres pour s’offrir une exposition légèrement différente de l’option la plus simple? PAS MOI 😀

Je veux le meilleur ratio résultat obtenu/temps investi, “flemmardise efficiente” oblige ;)! Je n’éprouve aucun plaisir à passer des heures à faire ma déclaration d’impôts parce que je dois rentrer une à une les positions de mon portefeuille, idem pour le rebalancing ou pour les achats et ventes.

Ma stratégie c’est du bon vieux BUY and HOLD avec un seul ETF ultime, des achats tous les 2-3 mois et le tout est détenu chez un broker aux frais abyssaux. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?

La FIRE dans mon quotidien

La valeur que j’accorde à mon temps, ressource limitée, est considérable et je ne veux donc pas tomber dans la sur-optimisation.

Passer des semaines à essayer d’économiser CHF 10.-, très peu pour moi. Dans un premier temps, j’essaie toujours d’optimiser les choses qui auront le plus gros impact sur mon budget (dépenses fixes, Big 3, etc…), puis le reste. Je suis un fervent défenseur de la règle de Pareto :D.

Ma quête de l’indépendance financière se veut la plus simple possible, car je considère la simplicité comme une forme de perfection.

Ni trop, ni pas assez, juste ce qu’il faut. Et ça c’est beau!

Je ne me prends pas trop la tête sur les petites dépenses du quotidien, par contre je réalise un monitoring mensuel scrupuleux de mes dépenses. En gros, je ne veux pas me stresser au quotidien, mais je veux savoir où mon argent passe chaque mois.

Sur cette base, je change mon comportement de consommation pour les mois suivants où je prends la décision d’optimiser certaines catégories de mon budget. Cette prise de recul mensuelle sur mes dépenses me permet d’identifier certains comportements que j’ai vis-à-vis de ma relation à l’argent et de me poser la seule et unique véritable question: est-ce que cela me rend plus heureux de dépenser CHFXXX en habits? Si oui, tant mieux, si non, j’optimise.

 

Partager ma bizarrerie

Il y a, je pense, assez peu de personnes qui sont passionnées par la comparaison de brokers ou qui aiment se plonger pendant des semaines dans l’investissement financier en ETFs, trouver des 3èmes piliers de compét, optimiser leur gestion de l’argent pour qu’elle soit la plus facile possible au quotidien ou encore trouver des moyens de couper les dépenses inutiles.

Moi, j’adore ça et je trouve qu’il n’y a rien de plus utile que je pourrais faire pour mon prochain que de te partager le fruit de mes recherches et de mes réflexions. Je veux également te partager mon cheminement et mes pensées quotidiennes, et qui sait, peut être qu’ensemble on peut faire en sorte que les gens dépensent leur argent de façon un peu plus consciente et rendre ce monde un peu meilleur (#DiscoursDeConcoursDeMiss)!

A très vite et que la force des intérêts composés soit avec toi!


Comments ( 6 )

  1. Mr. GP
    Salut ! Merci pour cet article très intéressant ! Je partage de nombreux points communs avec ta vision. Tenant également un blog sur le sujet, je trouve toujours intéressant de comparer les idées et les points de vue. niveau Broker, j'en utilise également que un, mais j'avoue me poser souvent la question de la problématique de la faillite du Broker sans jamais l'adresser. as-tu déjà réfléchi à cette possibilité ? a++ goldenpioche.ch
  2. Pierre
    Fan à 100%
    • MrRoadToFIRE
      Un grand merci de ton commentaire Pierre! C'est le genre de commentaire qui fait ma journée ;)
  3. Arturo Fich
    J'adore ta vision et me retrouve dans beaucoup de choses que tu dis. Merci pour cette article de mise au point et de précision ! A plus
  4. Yanikuza
    Une vision qui rejoint la mienne, je cherche aussi une sérénité financière afin de me dire que quoi qu’il puisse m’arriver dans le futur, d’un point de vue financier (chômage, grosse dépense, imprévues), je serai en mesure de combler cela par mes économies. Ayant eu 5 employeurs différents en 3 ans avec autant de fois au chômage, avoir des économies me permettait d’aborder cette situation avec plus de calme :-)
  5. LaBelleVie
    Merci pour ton blog. J'ai commencé à lire les blogs FIRE il y à environ 6 mois. Le coronavirus m'a secoué mentalement...pourtant je ne m'y attendait pas du tout. J'ai quand même réalisé que je ne voulais pas travailler jusqu'à 65 ans! Je suis 100% avec ta vision. Je trouve que d'aller dans l'extrême n'est pas mieux. De trop se priver pour économiser n'est pas utile à mon sens. J'ai 45 ans, mais j'ai connu pas mal de gens qui sont décédés ces dernières années (accident, cancer, etc...)...et pas que des vieux! Il faut aussi profiter de la vie! J'ai de la chance, car j'ai fait pas mal d'erreurs dans ma jeunesse, mais j'ai bien profité, et depuis 10 ans j'ai compris qu'il fallait quand même épargner, investir. Il y a 10 ans j'avais à peine 5000 CHF d'économie. Maintenant ma valeur nette est de 1 300 000 CHF. J'ai acheté 3 appartements qui ont pris de la valeur, et qui me rapporte une rente. Je fait des rachats maximaux dans ma LPP que je vais bientôt retirer (dans 3 ans pour éviter que l'on me réclame les déductions des 3 dernières années) pour amortir mon hypothèque ( le rendement n'étant pas génial), mais la déduction est top pour optimiser les déductions fiscales. Evidemment j'ai maximiser les 3A, 3B. J'ai aussi investit en crowdfunding immobilier. Perso j'ai perdu pas mal d'argent en bourse, car je n'avais pas assez diversifié. Donc pour l'instant le bourse ne m'intéresse pas plus que ça...mais j'avoue qu'un jour je devrai bien y investir par obligation. Je pense que la diversification est la chose la plus importante, et l'assiduité + persévérance. C'est bizarre, car aujourd'hui je ne me sens pas plus libre que ça, car comme toi j'aime bien calculé, investir, etc...Donc je pense que même quand j'aurai atteint 2 millions je ne suis pas 100% certain de me sentir plus heureux! Par contre il est vrai j'ai un bon salaire, donc il est plus facile d'économiser. Comme toute bonne chose à une fin je me dis que j'ai déjà de la chance d'avoir pu mettre tout ça de côté! Si je dois retourner au salaire minimum de Genève bien ce ne serait pas un problème, donc oui la Liberté Financière c'est top! Bonne journée

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